jeudi, juillet 14, 2005

Complètement dément... (2)

Dans le battage médiatique entourant la sortie de prison de Karla Homolka, les médias francophones tentent depuis le début de nous faire avaler que cet "évènement" n'intéresse surtout, que les médias anglophones. Dans cette nouvelle fraichement publiée sur le le site de Radio-Canada, sous la photo, on nous le radote encore... Depuis le tout début, la presse anglophone a fait ses choux gras de cette affaire.

C'est vraiment de la bouillie pour les chats puisque tous les médias francophones étaient aussi à Ste-Anne des Plaines pour tenter d'obtenir une image en exclusivité(sic). Ils ont fait durer le "plaisir" autant que leurs confrères anglophones même s'ils étaient logiquement moins nombreux. Ils ne sont déja pas beaucoup, ils ne pouvaient pas être nombreux !

Ils ont vraiment participé à fond la caisse, comme leurs CONfrères anglophones et ce dès le jeudi matin précédent la libération de Karla. Une recherche Google trouve 396 liens parlant de Karla... uniquement sur le site de Radio-Canada. Si ce n'est pas faire ses choux gras de cette affaire, c'est quoi ? La même recherche donne 706 liens dans la Cyberpresse, 195 sur Canoë et 66 pour Le Devoir.

Quand un média supposément sérieux a sur son site internet une section intitulée "Faut-il avoir peur de Karla Homolka ?", on peut certainement douter. En nous "vendant" Homolka comme potentiellement dangereuse, les journalistes tentent de passer sous silence les bassesses qu'ils commettent au profit d'actionnaires qui n'ont rien à foutre de l'information honnête. Faire le pied de grue pendant 5 jours pour une criminelle qui n'a pour unique qualité immédiate que de bien passer à l'écran, c'est complètement débile. Il n'y a rien qui justifie ça.

Sauf la publicité !

Je pense sincèrement que tous ceux qui ont participé à ce cirque, présentateurs de nouvelles, reporters, chroniqueurs, experts et cie, devraient avoir honte, et s'excuser auprès de la population. Ce n'était pas de l'information mais un spectacle dégoûtant. En invoquant que la raison pour justifier le délire serait que Homolka est encore "potentiellement" dangereuse, les médias sauraient déja qu'il n'y a aucune chance de réhabilitation dans son cas ?

Comment peuvent-ils en arriver à cette conclusion quand 19 psychologues sur 20 pensent le contraire ? Parce qu'ils ont quelque chose à vendre, tout simplement.

Ce que devient l'information mérite une grande remise en question. Quand le commun des mortels reprend à son compte l'information voulant que les médias anglophones s'intéressent plus à l'affaire que les médias francophones, ça démontre l'efficacité de la propagande.

Les journalistes actuels dénonceraient unanimement la propagande hitlérienne, mais participent à la même chose, dans un contexte différent, en 2005. Il n'est vraiment pas loin le jour où les journalistes auront autant de crédibilité aux yeux de la population que les politiciens.

Les journalistes sont conscients de cette perte de crédibilité, mais une grosse majorité d'entre eux préfèrent la position de l'autruche. Ils oublient que le citoyen n'est pas aussi imbécile qu'ils le croient, malgré les multiples tentatives de le rendre insignifiant !

Guy Vandal