lundi, juin 13, 2005

Débat de fond... de poubelle !


Lettre à mes amis journalistes...

Ce matin sur la Journa-Liste, un débat portant sur un texte paru dans La Presse d'aujourd'hui, m'a un peu dérangé. Vous débattez (toujours les mêmes) sur un sujet qui nous transporte(sic) dans l'univers d'un party réservé aux gens riches et célèbres(double sic)... Malgré un dispositif de sécurité très serré, La Presse a pu se faufiler incognito à la grande fête organisée à la Tohu par Guy Laliberté à l'occasion du Grand Prix de Montréal. On a donc enfin percé (un peu) l'aura de mystère qui entoure le plus grand party des gens riches et célèbres de Montréal.

Mais vous ne dites rien d'un sujet très important qui fait pourtant la première page du même journal...

Premièrement, ce texte qui parle du party de Guy Laliberté est complètement inintéressant. Il relate tout ce que les riches peuvent se payer quand ils organisent un party, c'est tout. Euh... y'a aussi des noms d'autres riches. Je l'ai lu par curiosité et j'ai encore perdu mon temps. Ça arrive souvent quand on observe les médias. Si vous avez une minute et demi à perdre et que vous ne l'avez pas déja lu, vous apprendrez qu'il y avait des tables, des chaises, de la boisson, des spectacles... finalement tout ce qu'on avait absolument pas besoin de savoir. Ce "brave" journaliste aurait été plus utile à fouiller un peu plus profondément un "fait divers" qui aujourd'hui, fait la UNE de son journal...

C'est là ou je veux en venir. Ce fait divers qui fait la première page de La Presse de ce lundi, on en parle pas du tout sur la Journa-Liste. Pourtant il est vachement intéressant. Résumé à ma façon habituelle, ça donne à peu près ceci... Avec des bons avocats tu peux fourrer la population canadienne au complet (incluant les journalistes), avant... et après !!!

Entente secrète entre Martin et Chrétien En effet, une nouvelle attaque de Jean Chrétien en Cour fédérale, facilitée désormais par l'appui écrit du gouvernement, pourrait remettre en question la valeur ou l'utilité même du second et dernier rapport de la Commission, prévu en décembre. Ce scénario, s'il se réalisait, libérerait le premier ministre Paul Martin de sa promesse de tenir des élections générales 30 jours après la publication du rapport final de la Commission.

Il m'arrive d'intervenir sur la Journa-Liste mais là ce matin, c'est franchement trop déprimant. C'est qu'en plus, certains intervenants utilisent le texte insipide cité plus haut pour ressasser l'éternel débat... Pigiste ou journaliste, qui est quoi ?

Ça fait plus de trois ans que je suis abonné à cette liste et depuis trois ans, les débats finissent par toujours tourné autour du même sujet. Mais jamais autour du vrai sujet...

Il n'y a plus d'information de qualité (sauf de trop rare exception) depuis que Quebecor et Power Corporation ont compris que l'information ça pouvait être très payant. Les autres comme Radio-Canada ont compris aussi et les imitent, point à la ligne.

Ils sont plus de 700 abonnés sur la Journa-liste. Quand j'interviens pour donner mon opinion sur cet aspect mercantile de l'information, il n'y a à peu près jamais de réponse. La plupart du temps, je m'étouffe avec mon texte. Et pourtant, il est là le problème. Tant qu'on ne voudra pas voir la vrai réalité ou fera semblant de ne pas la voir, on ne travaillera pas sur les solutions.

Tant que les journalistes ne s'uniront pas, leurs conditions de travail continuera de se détériorer à la vitesse grand "V". Et la qualité de l'information, aussi !

Le mot union pour les journalistes, c'est à peu près juste un mot. Il y en a qui sont syndiqués, mais au lieu d'essayer d'améliorer la qualité de l'information et les conditions de travail de leurs confrères non-syndiqués, ils se protègent entre eux... contre les pigistes qui ne sont pas syndiqués. Ils voient ceux-ci comme des voleurs de jobs.

Alors t'as deux gangs. Les vrais journalistes(sic) sont syndiqués tandis que les pigistes sont travailleurs autonomes. Les premiers sont protégés, les autres pas du tout. (1)Les premiers ne font rien pour améliorer la qualité de l'information en général, les derniers ne le peuvent pas car ils perdraient leurs emplois.

Parce que les pigistes doivent eux aussi payer leurs factures, ils sont obligés de prendre ce qu'on veut bien leur donner. Quand j'ai fait une critique du magazine La semaine ici, je pensais un peu à eux. Ils sont en général sous-payés et obligés de prendre n'importe quel contrat... pour juste survivre. N'importe quoi.

Ce qui fait que ceux qui ne sont pas syndiqués, les pigistes, sont obligés de ravaler en attendant que des "vedettes" comme Mongrain, Bruneau, Derome, Nuovo, Foglia pour ne citer que ceux-là, aient terminé leur show. Malheureusement, ça ne viendra jamais à l'esprit de ces "vedettes" de penser... O.K., c'est assez les niaiseries, aujourd'hui on va demander à nos patrons la permission de dire les vraies affaires à la population. Et s'ils ne veulent pas on sort. Pour ça, ça prend des leaders, pas des mauviettes.

Pendant ce temps les actionnaires eux se régalent de l'efficacité d'une Karla Homolka ou d'une Nathalie Cloutier... en espérant (presque) secrètement un autre tsunami pour la période tranquille de janvier.

Pourtant ce n'est pas vrai que toute la population veut des potins. Une partie seulement de la population veut des potins. Et pour satisfaire ces gens qui se régalent de potins, tous les médias sans exception sont à leurs services. Comme cette partie de la population est suffisante pour faire vivre grassement tous ces guignols... sans oublier les salaires exhorbitants de leurs dirigeants, il y a là un mélange des genres qui fait que l'information, c'est maintenant un spectacle peu hilarant et très désinformant.

Parce qu' un téléjournal qui déforme l'information, ce n'est pas un téléjournal, c'est au mieux du mauvais cinéma. Et un journal qui ne met que des nouvelles payantes en première page et/ou une manchette de l'AFP pour quatre pages de publicité, ce n'est pas un journal mais un publi-sac. Quand les gens regardent le téléjournal ou achètent le journal, c'est pour être informés... pas le contraire.

Malheureusement, les débats de ce genre ne font jamais long feu sur la Journa-Liste. Pourtant, il va bien falloir que vous vous y mettiez un jour, si vous ne voulez pas vous retrouvez moins crédibles, dans l'opinion publique, que les membres du gouvernement Charest !

Guy Vandal

P.S. La même journée ou ce texte est publié, les médias sont monopolisés (et pas à peu près) sur une autre sujet extrèmement important(sic), le verdict dans l'affaire Michael Jackson. RDI et LCN ont les mêmes images, il n'y a que les "experts" qui diffèrent. Évidemment que dans ce tas (de merde) de nouvelles très "importantes", les magouilles de Chrétien et Martin sont déja oubliés. :-(((

1
- Sauf de trop rare exception.

samedi, juin 11, 2005

Le canular d'un vendeur de char !


N.B. Cette critique d'un texte paru dans
La Presse du mercredi 08 juin 2005 a été commencé le jour même, vers 5 heures de l'après midi. Le sujet; un slip pour femme équipé d'un système GPS... commenté par un journaliste épouvantablement sexiste. Depuis, il s'est avéré que le journaliste commentait un canular, comme on en retrouve des milliers sur le net. Le journaliste s'est fait complètement emberlificoter par une invention bidon, qu'il aurait très probablement aimé posséder, si on se fie à ses commentaires élogieux.

Je ne changerai à peu près rien de l'observation originale, même si je sais maintenant que le journaliste commentait un canular. Le texte que je critique a quand même été publié dans La Presse et comme vous le constaterez, c'est très loin d'un modèle de rigueur journalistique...


Fin de l'introduction.

Un courriel reçu de la Journa-Liste a titillé ma curiosité...

Nicolas Ritoux est-il inscrit sur cette liste ? Je discuterais volontiers avec lui de son papier publié dans La Presse d’aujourd’hui. Un magnifique exemple de mélange des genres doublé d’un sexisme ravageur, qui révolte autant qu’il désespère la femme et la journaliste que je suis.

En effet, un semblant de journaliste techno a écrit un texte d’un sexisme ravageur, qui révolte dans la La Presse du mercredi 8 juin 2005. J'écrit texte mais publi-reportage serait plus, beaucoup plus appropriée...

Le titre: Conduire sans alcool tout en surveillant sa femme. (Le lien n'est plus disponible... évidemment.)

Le sous-titre: "Un sous-vêtement féminin équipé secrètement d'un GPS et un détecteur qui mesure le taux d'alcoolémie sur la peau des mains d'un conducteur: voilà deux inventions qui devraient encore aider les consommateurs à se protéger contre eux-mêmes."

Ça, ce sont les premières lignes. Le journaliste en annoncant son sujet, nous promet que voilà deux inventions qui devraient encore aider les consommateurs à se protéger contre eux-mêmes. On s'attend donc à quelque chose d'utile. Et un détecteur qui mesure le taux d'alcoolémie sur la peau d'un conducteur, ça pourrait être en effet très utile.

Mais de ce détecteur, le journaliste n'en parlera qu'à la fin de son texte, avec beaucoup moins de mots. C'est qu'il a une pub à faire avant. Et pour qu'une pub soit efficace, ça prend une bonne introduction... "Messieurs, avez-vous la moindre idée de ce que fait votre femme en ce moment précis? En êtes-vous sûr? En êtes-vous VRAIMENT sûr?" Ce que le journaliste dit au fond et il insiste, c'est tout simplement... On ne peut faire confiance aux femmes.

Celle qui a envoyé ce courriel a raison, plus on lit, plus on devient enragé... (les caractères gras sont de moi.)

L'introduction étant faite, la "discours" de vente peut commencer... Plutôt que de rester dans les affres du doute et de la jalousie qui peuvent miner les meilleurs d'entre nous, offrez-donc à votre douce moitié le slip Forget Me Not, créé au Japon pour garantir votre tranquillité d'esprit. Équipé d'un émetteur GPS, il vous indiquera en tout temps où elle se trouve, et affichera sa position sur votre ordinateur ou votre cellulaire. Et si vous choisissez le modèle également équipé de détecteurs de chaleur et de rythme cardiaque, vous pourrez aussi savoir si elle s'amuse dans les bras d'un autre.

Le journaliste (trop emballé ?) n'a pas vérifié si le GPS faisait une différence entre monter un escalier ou s'amuser dans les bras d'un autre. D'ailleurs, il n'a rien vérifié. En quoi consiste cette technologie, pour quel marché a-t-elle été créée, y a-t-il réellement une demande (si oui, dans quels pays et quelles franges de la population) ? Il aurait pu faire une entrevue d’un sociologue, psychologue ou autre spécialiste pour commenter la « nouvelle »...

Et non, rien de ça. Le monsieur n'a que des choses très très positives à dire sur ledit gadget... et il faut qu'elles soient dites. Parce que le gadget lui, il le trouve génial... Et le meilleur de tout, c'est que cet émetteur issu de la recherche militaire «s'intègre au tissu si discrètement qu'elle ne se doutera même pas qu'il s'y trouve!» promet ForgetMeNotPanties.com.

Aucune objectivité dans le texte, que du positif je le répète. Sauf que là, en citant ce passage, il reproduit carrément un des slogans publicitaires de la compagnie. Le journaliste est définitivement enchanté que l'appareil ait été inventé(sic) car après nous avoir parlé du prix du slip, il ajoute ceci... Le design n'est pas des plus affriolants, mais voilà un slip qui fera savoir à madame où est sa place!

Allez femme, marche... à ta place ! Ce torchon a été publié dans La Presse, je le répète...

Pour terminer sa publicité, le scribe fait parler les "témoignages"... trouvés sur le site de la compagnie bidon... «Vos slips m'ont sauvé d'un mauvais mariage», écrit un témoin cité sur le site, qui a pu confronter sa femme après avoir vu la chaleur de son corps augmenter alors qu'elle se trouvait dans un motel près de son lieu de travail. Un autre témoin, qui a offert ces slips à sa fille pour mieux dompter ses pulsions adolescentes, suggère à la compagnie d'incorporer une caméra vidéo à la prochain version.

Rien de négatif dans les témoignages, bien entendu. On ne trouverait rien de ça chez une compagnie qui veut faire la promotion de son produit. Et comme c'est l'unique source du copiste, on n'aura droit qu'à des "slogans positifs". Comme le "témoignage" de la femme qui se trouvait dans un motel. L'imitation de journaliste fait référence pour la deuxième fois dans son texte, histoire qu'on ait bien compris, à une option que tu peux rajouté audit gadget.

Tant qu'à vendre un produit, aussi bien mettre en évidence toutes les options... et leurs avantages !!!

La journaliste qui a envoyé ce lien sur la Journa-Liste, fait ce commentaire à la fin de son intervention... Faudrait-il que je me décide à écrire des conneries pareilles pour séduire la rédaction de ce quotidien ? Franchement !

Je la trouve très (trop) politiquement correcte quand elle parle de conneries. Je pense que c'est plus que des conneries. Je pense que ce papier est une stupide publicité sexiste, basée (après vérification) sur un canular et écrite par un insignifiant. Ce texte publié dans La Presse, démontre que le combat des femmes pour qu'on cesse de les voir comme des objets à mettrent à leur place, est loin d'être terminé.

Malheureusement, dans la tête de certains hommes (beaucoup trop en fait) et sans aucun doute de ce scribouillard, une femme c'est comme un "char". Il faut qu'elle soit bien propre, bien mise... et bien garée.

C'est probablement la fièvre du Grand-Prix qui l'a inspiré !

Conclusion: On sait maintenant de ce scribe qui sévit à La Presse que, non seulement sa rigueur journalistique laisse vraiment à désirer, mais qu'en plus il est un macho... idiot !

Guy Vandal

vendredi, juin 10, 2005

LE MONOPOLE RADIOPHONIQUE D’ASTRAL À DRUMMONDVILLE : LES COMMERÇANTS EN PAIERONT-ILS LA NOTE?


Cet éditorial est publié aujourd'hui dans L'Opinion, un journal indépendant de Drummondville...

La station CJDM-FM est passée entre les mains d’Astral Média dans le cadre d’une méga transaction avec un autre géant, Corus Entertainment. Astral est déjà propriétaire de BOOM-FM, ce qui veut dire le début d’un monopole radiophonique dans la région. Tout bon « prof » d’économie vous dirait qu’un monopole n’est jamais très bon : une entreprise a beau jeu au niveau des coûts. Dans ce cas-ci, se sont les commerçants qui risquent de payer la note.

Astral est donc le seul joueur à Drummondville en matière de publicité radio. Comme le rendement est extrêmement important, les commerçants pourraient connaître une hausse des tarifs publicitaires. Si vous vous dites pas de problème, allons à Rock Détente de Sherbrooke, alors là, mauvaise nouvelle, c’est que cette station appartient aussi à Astral.

Y’A-T-IL QUELQU’UN QUI PROTÈGE LES COMMERÇANTS?

Dans l’implantation du monopole d’Astral, les commerçants ont été laissés à eux-mêmes sans qu’aucune organisation de la région n’émette le moindre soupir. La Chambre de commerce et d’industrie Drummond n’est pas intervenue. Pour avoir discuté avec certains administrateurs, ils étaient déconnectés de la situation. Mais le silence de l’organisme s’expliquerait peut-être par la présence, comme administrateur, d’une personnalité du monde médiatique écrit. Cette personne étant à la solde d’un géant de médiatique, qui lui aussi était en situation de monopole avant l’arrivée de L’Opinion.

Dans le même ordre d’idée, la Société de développement commercial centre-ville n’a émis aucun son. Un des administrateurs est le directeur général de CJDM-FM, Pierre Gaudreau. Il était donc impensable pour la SDC de s’opposer à la transaction Astral / Corus. Sans quoi, monsieur Gaudreau aurait été dans une drôle de situation : s’opposer à son employeur actuel et futur…Donc, silence.

Une intervention bien orchestrée et concertée aurait démontré au CRTC que la région n’est pas prête à accepter l’implantation d’un monopole avec ces retombées perverses pour l’économie. Mais le silence démontre au contraire que nous sommes incapables de nous tenir debout face à une « montréalisation » de nos médias. Par le fait même nous sommes prêt à accepter les pires imbécillités que nous préparerons les gestionnaires montréalais. Ha, il y a bien eu une lettre de Corporation de développement communautaire, une lettre de la ville et moi qui a déposé un mémoire et qui a comparu devant le CRTC. Mais le silence de plusieurs organismes est totalement inquiétant. Nathalie Simard disait l’autre soir : « Le silence des victimes donne un pouvoir énorme aux abuseurs ». Notre silence donne donc un pouvoir aux grandes entreprises de presse. Plusieurs ont baissé les bras disant « qu’il n’y a rien à faire, c’est la fatalité, c’est comme ça partout ». Pis encore, « si on parle on se fait fermer des portes ». Sommes-nous au temps de l’Occupation des nazis en France? Si oui, je fais parti de la résistance et j’en suis fier. Alors fermez vos portes, je sors.

Deuxième partie...

LE SORT DE L’INFORMATION RÉGIONALE

La transaction Astral / Corus, c’est de la haute voltige financière et à ce stade on est très loin des intérêts du public. En fait à ce niveau, il y a un décalage important entre les gestionnaires, qui sont devenus des tueurs à gage de l’information, et le public, de plus en plus instruit, qui souhaite une information de qualité. Pour connaître les vrais intérêts du public, il ne faut pas vivre dans une tour montréalaise mais bien sur le terrain à Drummondville. L’unique objectif des actionnaires est de faire monter leurs actions. Ils sont au service des actionnaires et le public est loin de faire partie de leur préoccupation.

Ça donne cette séance de voyeurisme à la Pierre-Karl Péladeau, PDG de Québécor, alors que Nathalie Simard s’est confiée à TVA, (propriété de Québécor) moyennant 100 000 $. Pendant l’émission, de la publicité annonçant une revue (propriété de Québécor) dans laquelle on retrouve l’histoire de Nathalie. De plus, son livre sera publié chez Québécor. Combien a rapportera le 100 000 $ investit? Tout était orchestré d’avance. Ça n’enlève rien au geste et au courage de Nathalie Simard mais ça laisse un goût amer de savoir que les malheurs de Nathalie influenceront la cote de Québécor en bourse. En fait, l’éthique et le bon goût disparaissent. Il n’y a plus de règle du jeu quand on veut faire monter l’action. Les grands groupes de presse s’adonne à de la manipulation génétique pour s’assurer de remporter la course au profit.

C’est là que nous retrouvons ce mélange des genres comme un animateur-journaliste radiophonique qui couvre les conférences de presse et qui nous vend du brocoli en fin de journée. Comme ces représentants commerciaux qui sont assis à la table des journalistes et qui posent des questions.

UN SILENCE DÉSUET

Le silence du CRTC, des gouvernements, des organismes et du public a permis à Power Corporation, TVA, Corus Entertainement, Cogeco, Transcontinental et Astral, de chambouler à leur guise leurs rejetons régionaux. Le silence a donné le pouvoir aux radiodiffuseurs et aux télédiffuseurs de couper dans l’information et dans les heures de diffusion locale. On rationalise et on uniformise partout car tout le monde doit faire la même chose partout. Drummondville a perdu un bulletin de nouvelle à la télévision locale de Cogeco. Personne n’a composé le 1-800-709-3555 pour se plaindre de la disparition de TéléCentre après quatre ans de travail.

Les initiatives locales indépendantes subissent les assauts des empires médiatiques car on ne veut surtout pas de nouveaux joueurs dans l’assiette publicitaire. On veut protéger son marché. Les commerçants se retrouvent pris dans cet étau et sont même souvent menacés s’ils osent manifester un intérêt pour la nouveauté.

Il est devenu évident que le modèle médiatique actuel étouffe la région et crée un climat de cannibalisme entre les médias détenus par des empires et les médias locaux indépendants. Pourtant le public drummondvillois a droit à une information de qualité, diversifiée et indépendante de toute influence commerciale. Mais au pays de la concertation, ce sujet est tabou.

Michel Morin

vendredi, juin 03, 2005

Complètement dément...

Et le mot n'est pas fort !

Je parle bien entendu de la couverture médiatique Karla Homolka. On voyait venir le coup depuis quelque temps dans les médias de Québecor, mais je ne m'attendais pas à autant de folie.

À RDI hier, on a interrompu le témoignage de Gagliano pour nous montrer une prise de vue de la prison où est incarcéré Karla Homolka. On attendait la fourgonnette qui conduisait la prisonnière dans cette prison... et on l'attend encore ce matin car la fourgonnette ne s'est jamais rendu !

Cette orgie fait la UNE de tous les quotidiens ce matin... et en gros plan, rien de moins !

Journal de Montréal... Karla a pleuré... un peu

La Presse... Homolka n'est pas dangereuse

Le Devoir... Le sort d'Homolka demeure incertain

C'est véritablement du délire. À RDI présentement, on nous apprend que Karla n'a pas couché au centre pénitencier de Joliette. Êtes-vous content de savoir ça ? Un texte dans le J. de Mtl explique un peu l'atmosphère à l'extérieur du Palais de juscice de Joliette hier...

Les gens venaient voir ces drôles d’animaux en action, s’interrogeant souvent à haute voix sur la nécessité d’un tel déploiement. Les citoyens n’avaient pas tort : le déploiement médiatique était particulièrement important. À titre d’exemple, CTV avait 27 personnes sur place, incluant le personnel de CFCF. Pas mal quand on sait que l’équipe de CFCF, à New York, lors du onze septembre, était composée de deux personnes.

(...) Pendant ce temps, les journalistes, en mal de déclarations, se demandaient des entrevues les uns aux autres


Les journalistes consciencieux qui regardent ce cirque doivent être vraiment découragé de leur métier. Il n'y a rien dans l'histoire de cette Karla qui mérite un tel déploiement médiatique. Cette merde qu'on nous impose n'est pas de l'information, c'est du spectacle.

Un spectacle qu'on est obligé de subir si on veut savoir les autres nouvelles du jour. Et ça c'est complètement inacceptable.

Guy Vandal