Le côté sombre de la radio de Radio-Canada en Abitibi-Témiscamingue
Voici un texte qui a été présenté le 3 août à la Conférence des élus de l’Abitibi-Témiscamingue. L'auteur, journaliste depuis plusieurs années, en a gros à dire sur la radio de Radio-Canada dans sa région...
Mesdames et messieurs,
Chargés de l’implantation, en février 2 000, d’une station en Abitibi, trois employés-cadres de Radio Canada (SRC) ont organisé une parodie de sélection : cachotteries sur leurs activités, interprétation personnelle des règles d’embauche, mensonges. Rémi Villeneuve, Martine Hyppolite, et Claire Francoeur, ont, pour finir, trié un personnel néophyte ou importé de Radio Canada à Québec. Et puisque personne dans la nouvelle station n’était en même temps familier avec la langue, le métier, et la région, CHLM-FM s’est réfugiée dans l’institutionnel : « le ministre annonce ; Emploi Québec a enregistré » ; souvent dans un français de cour d’école, pour un auditoire comptant nombre de journalistes et d’animateurs chevronnés et volés.
C’est ainsi que cette région a hérité d’une radio de bas de gamme par les soins de trois fripons cornaquant une société d’État myope. L’intervention des députés fédéraux a évidemment été sollicitée : Pierre Brien du Bloc et Guy St-Julien du PLC, celle aussi du Conseil régional de développement (CRDAT) ; c’étaient les seuls recours à l’époque.
Les deux politiciens se sont abstenus. Je m’interroge depuis sur les rapprochements entre ce laxisme chez Pierre Brien, et un papier de moi dans La Presse du 13 octobre 1993 : « Des recenseurs se plaignent d’être rançonnés par le Bloc. ». L’article dévoilait les combines d’organisateurs politiques constituant illégalement un trésor de guerre en vue de la première campagne électorale de M Brien. J’ai repris cette information à Radio Canada, puis dans La Frontière de Rouyn-Noranda ; curieusement, un texte dans cet hebdo, un seul texte, est sorti illisible de l’imprimerie de Val d’Or cette semaine-là.
Je soupçonne des rapports du même ordre entre l’inertie de Guy St-Julien et un papier paru dans La Presse du 4 juin 1996 : « Pour sauver leur école, des parents bloquent les routes. » Les résidents de huit villages : Anglier, Fugèreville, Rémigny, Laforce, Moffet, Belleterre, Guérin et Thorne contestaient la décision de la Commission scolaire du Lac Témiscamingue, identifiée au Parti libéral, de fermer leurs écoles. Ce souque à la corde s’est conclu par un moratoire. Québec réglementait peu après la fermeture des dernières écoles de villages.
Le CRDAT n’est pas intervenu, lui non plus. Il a, dès lors, bénéficié d’une couverture attentive et bienveillante de la SRC ; jusqu’à récolter des éloges au moment de sa récente dissolution pour avoir : « gardé le cap pendant 40 ans ».
Curieux ce bilan de CHLM ! Le CRDAT est né d’un regroupement tous azimuts, dans le sillage du « Maître chez-nous » des années 1960, pour servir de porte-voix régional jusqu’à Québec et Ottawa. Il perd sa gauche, syndicats comme mouvements populaires, au début des années 1970. Intronisé « interlocuteur privilégié » quelques années plus tard par Québec, le CRDAT multiplie débats et consultations sous la supervision de l’OPDQ de Jacques Vézeau, puis du ministère des Régions de Robert Sauvé. Opérant comme une éolienne inversée, il traite de transport ferroviaire et par autobus, de gestion des forêts, de pérennité des ressources, de ruralité, de pauvreté ; toutes questions dans un état plus critique aujourd’hui qu’il y a quarante ans.
Le directeur de cet organisme, Guy Lemire, a retourné l’ascenseur dès juin 2 000, lors d’un colloque de l’Université Laval à Drummondville, en louant l’influence bénéfique de CHLM sur l’ensemble des médias de la région. Le CRDAT a aussi émis des communiqués flatteurs à l’occasion, comme celui du 13 mai 2002 réclamant pratiquement l’octroi du statut de service essentiel à cette petite radio alors en grève. De concert avec Radio Canada, enfin, le CRDAT a organisé un colloque sur le journalisme à Rouyn-Noranda à l’automne 2003, permettant à des participants aux marges du métier : agents d’information, enseignants, relationnistes, de jouer les gérants d’estrade aux dépens des intéressés.
Une évaluation un brin objective de CHLM trahirait pourtant l’omniprésence des communiqués et des déclarations officielles ; l’absence d’analyses et de mises en contexte. Loin de faire école, cette station laisse derrière elle un sillage de témoins mal cités : À l’époque du colloque de Rouyn-Noranda, un fournisseur alimentaire de cette municipalité déplorait : « Ils n’ont rien compris ! » ; un syndicaliste agricole et administrateur de la Société de développement du Témiscamingue (SDT) fulminait : « Le journaliste a menti pour tenir un scoop ! »
En réalité CHLM a rejoint le peloton des trois télévisions, cinq radios et cinq hebdos assurant une couverture locale et régionale de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle a supplanté Radio Nord dans son rôle de diffuseur de la programmation de la SRC ; le réseau privé a pallié le manque à gagner en serrant la vis à son personnel, amorce d’une grève qui a duré deux ans.
La SRC peaufinait un troc du même genre au Témiscamingue, où elle prévoyait s’implanter dès 2000 dans la défroque de CKVM-Ville-Marie : les Témiscamiens en ont décidé autrement. La SRC a fait place nette en Abitibi, sans entraves on l’a vu, de sorte que trois personnes sont venues de Québec. « Des gens de grande expérience qui ont choisi l’Abitibi-Témiscamingue pour y poursuivre leur carrière, tranchait un rien méprisant Alain Saulnier, directeur de l’information à la SRC, on ne peut certainement pas leur en tenir rigueur. » Aucun de ces trois Québécois ne reste aujourd’hui ; aucun de ceux qu’ils ont supplanté, non plus !
Ces tripotages ont sonné le glas d’une petite agence de presse, la mienne, qui exportait vers une quinzaine de médias nationaux les nouvelles d’Abitibi-Témiscamingue. Cedrom-Sni, le portail Internet qui recense toutes les dépêches au pays, rappelle 660 articles sur des questions surtout économiques et sociales. S’y greffaient un nombre plus important de topos et de reportages diffusés à Radio Canada : service des nouvelles, CBC North, D’un soleil à l’autre, le Dépanneur, InfoCulture, le Midi-15, le Magazine économique, ou transmis à des radios privées. L’Abitibi-Témiscamingue a ainsi été, pendant presque trois décennies, la seule région périphérique du Québec bénéficiant d’une couverture nationale soutenue : « La médecine Fast Food fait mal aux régions » en mars 1999 ; « La réforme de l’Aide juridique » de 1993 à 1995 ; ou encore, « Volonté des élus de transformer leurs produits sur place. Rébellion des maires d’Abitibi-Témiscamingue » le 29 novembre 1986. Pierre Brien suçait son pouce, que je couvrais à mes frais les tentatives de relance de Tembec à Témiscaming, où il est réfugié aujourd’hui.
Le lâchage des communicateurs régionaux, en 1999, n’était pas un coup d’essai du CRDAT. Les jalonneurs escamotés par l’instauration du jalonnement sur cartes dans les années 1990 peuvent en témoigner ; ce service ultra-spécialisé a été transplanté sans bruit à mille kilomètres du camp minier principal, l’Abitibi. Les prospecteurs aussi sont passés à la trappe, victimes d’affairistes montréalais alléchés par l’abri fiscal des actions accréditives à l’exploration minière, incapables pour la plupart de différencier un gisement filonien d’une talle de bleuets. Le CRDAT n’a pas davantage pipé mot quand Abitibi-Consolidated a proclamé ses droits prioritaires sur la ressource de quatre régions, dont l’Abitibi-Témiscamingue, pour alimenter ses usines de 1ière transformation plus au sud (mémoire du 20 janvier 2003 à Amos devant la Commission sur la maximisation des retombées économiques etc.)
Alain Saulnier donnait la réplique à Guy Lemire au colloque de juin 2000 à Drummondville. La SRC, a-t-il soutenu : « accorde (maintenant) une meilleure place à l’information en provenance des régions dans ses bulletins nationaux et ses magazines. » Cedrom-Sni, un portail décidément indiscret, compile, radio et télé confondues, 21 nouvelles de la SRC diffusées au national en 2004 sur l’Abitibi-Témiscamingue ; il m’en alloue 47 pour l’écrit seul en 1999, dernière année d’opérations sans entraves. Qui plus est, toutes les émissions de la SRC utilisant les services de correspondants régionaux ont été retirées d’antenne ou reformatées vers la même époque. L’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac St-Jean, etc. sont maintenant confinés à une émission fourre-tout le midi, du genre cage à hamsters, où quelques journalistes des stations régionales font un petit tour, vident leur sac, et puis s’en vont. Le temps des régions à la Première chaîne se résume désormais à quatre, voire cinq minutes par tranches de 24 heures. Des postes de cadres sont par contre créés à Montréal ; après avoir dirigé quelques années CHLM par téléphone, Rémi Villeneuve s’est plus récemment gossé un confortable fauteuil de directeur des stations régionales.
Son mandat enjoint à la SRC d’informer les gens et d’informer sur les gens, y compris ceux des régions. Mine de rien, la radio d’État relègue tout de même un tiers des Québécois, insuffisamment glamours ou exotiques au gré des sondeurs, au rôle d’éternels muets. C’était déjà la principale lacune relevée dans un inventaire des médias en Abitibi-Témiscamingue, rédigé par moi en 1974 pour le compte du ministère québécois des Communications.
Un quart de siècle passe ; Radio Canada implante une station en Abitibi. Las ! Le comité de sélection se contente de placards dans trois hebdomadaires, dont deux sont d’incontestables feuilles de choux ; ce qui laisse beaucoup de gens dans l’ignorance. Le trio écartera ensuite les gêneurs ; comme ce journaliste au chômage, réfugié à titre de taille-crayon chez Rémi Trudel, astucieusement assimilé au personnel politique. Ma mise au rancart est plus délicate, j’effectue le travail depuis 27 ans, et j’ai récolté quelques prix de journalisme. Qu’à cela ne tienne, les trois canailles m’expédient d’un coup-fourré : une entrevue et un refus de postuler inventés. Rien de tout cela n’est écrit puisque j’ignorais leur venue, je ne connaîtrai les détails de cette fable qu’en 2003 sous la plume du vice-président Sylvain Lafrance. Rémi Villeneuve vire alors casaque, et claironne que ma candidature a été écartée : « nous ne reviendrons plus là-dessus ! ». J’ai transmis la preuve de cette escroquerie (trois lettres provenant de la SRC) à la direction de Radio Canada, et porté plainte pour vol à la GRC. J’ai aussi dénoncé la dilapidation de fonds publics dans le financement d’une radio forcément inefficace auprès de la Vérificatrice générale du Canada, et du ministre du Patrimoine canadien.
Le sol s’est fissuré sous mes pas dès mes premières protestations en 2000. Les collaborations à Radio Canada se sont évidemment évaporées. Une série d’avatars a suivi sur un canevas répétitif, mais mystérieux pour un pigiste qui n’avait pas perdu un client en vingt ans : Un monsieur Tremblay de la comptabilité à La Presse somme subitement les téléphonistes de refuser mes appels en PCV. Il modifie le mode de facturation de mes textes. Des chefs de pupitre égarent mes nouvelles. Les articles rescapés suscitent des lettres de lecteurs pas toujours cohérents. Après des mois d’usure à ce régime, Éric Trottier, nouveau responsable de la rédaction, juge mon dernier papier du 26 juin 2003, « Attention aux échardes », terriblement ennuyant. Puis, M. Tremblay couronne treize années de collaboration en égarant ma dernière facture. Radio Canada compte décidément des obligés partout ; de sorte que d’une quinzaine en 1999, il me reste un client aujourd’hui.
Productrice de vignettes touristiques sur des images tournées ailleurs (La Presse du 8 juin 1998), l’Abitibi-Témiscamingue entretient des rapports équivoques avec l’information. Des documentaires, mi-promotion mi-information, grassement commandités dans les années 1970-80, n’ont connu que des tablettes poussiéreuses : CRDAT, associations touristiques, etc. Un tandem de Radio Canada, de mémoire Judith Jasmin et Pierre Nadeau, s’est mordu les doigts, il y a longtemps, d’avoir pointé sa caméra sur nos façades boom-town et nos ruelles non pavées. Boudé des hôteliers pour un texte acéré, Pierre Foglia se gratte encore d’avoir couché dans son char aux Jeux du Québec de 1973. Sa collègue Michèle Ouimet a été couverte d’injures, vingt ans plus tard, pour un portrait réaliste : « L’Abitibi-Témiscamingue, le pays du positivisme », deux pleines pages dans La Presse du 6 juin 1992, sur nos forêts épuisées, nos villes pas très belles aux habitants bourrés d’entregent.
Les héros de l’intégrité régionale se faisaient plus rares lorsque Québécor homogénéisait Les Échos abitibiens dans les années 1980, un journal, jusque-là, récipiendaire à répétition du Premier prix canadien des hebdos de langue française. On ne les a pas entendus pendant le déménagement à la pièce du siège-social de Radio Nord dans l’Outaouais, premier média en importance de la région. Ils sont restés indifférents lorsqu’un petit hebdo admirable d’intégration dans sa collectivité, Le Témiscamien, est mort de lassitude.
C’est là-dessus que Radio Canada inaugure une station vulnérable aux mystifications les plus grossières. CHLM évoquait, l’an dernier, la constitution de deux nouvelles aires protégées. La première, au lac Vaudray de Richard Desjardins, est peuplée d’arbres matures. Le second sanctuaire couvrira 246 kms carrés, dans le canton Dufay à 25 kms de Rouyn-Noranda. Personne n’a relevé que « ce témoin de l’état naturel de la forêt des basses-terres de l’Abitibi et de la baie James, » comme on dit joliment à Québec, est constitué d’un lac, le lac Opasatica, et d’un boisé mixte truffé de chemins forestiers pour avoir été coupé à blanc par Norbor Inc de La Sarre. Une débusqueuse au travail y a déclenché un gros feu de biodiversité, il y a quatre ans. Qu’importe : c’est pour être une courroie de transmission docile que la station de Radio Canada fait les délices de notre gratin politique comme administratif régional.
Ailleurs et mal payés, la majorité des journalistes composent avec des patrons allergiques aux mots de plus de deux syllabes, et aux textes qui débordent vingt-cinq lignes. Ils pataugent jusqu’à plus soif dans les mines, la forêt et l’agroalimentaire ; puis prennent la pause-café au même restaurant que les sujets de la veille. Leur routine s’égaye rarement : Sinon lorsqu’un chef de police est surpris à ruminer du foin d’accotement routier pour masquer son haleine. Ou quand la direction de la presse canadienne censure en mars 2002 : « Comme des invités de marque », de Léandre Bergeron sur l’éducation des enfants à domicile ; parce que Deirdre 20 ans, Phèdre 17 ans et Cassandre 15 ans, émasculent des agneaux pour aider papa.
Ces journalistes de la région ont crié, il y a longtemps, à la rupture localisée des stocks forestiers : ils ont frappé un mur d’ingénieurs et de fonctionnaires complaisants, de politiciens frileux. Il faudra attendre la renommée, la tête de cochon et les moyens de Richard Desjardins pour que le message passe. Il passe donc, mais trop tard pour gérer une pénurie ; ce sera la réduction imposée de 20 % de la possibilité forestière. Ce sont ces journalistes qui ont été spoliés par Radio Canada.
Ce mémo veut rappeler que trois voleurs : Rémi Villeneuve, Claire Francoeur et Martine Hyppolite, ont mis l’Abitibi-Témiscamingue à sac, au su, à tout le moins depuis 2003, de leurs supérieurs de la Première chaîne de Radio Canada. Bénéficiant de la complicité passive ou active d’acteurs régionaux, ils ont dépouillé ses artisans en communications d’une opportunité unique en cinquante ans : ce qui dans le contexte de l’Abitibi-Témsicamingue s’apparente à un génocide professionnel. Transplantant bêtement recettes et personnels venus d’ailleurs, ils ont dilapidé des budgets imposants dans une radio inefficace ; et muselé la seule voix de la région vers l’extérieur. Personne ne leur réclame de comptes, tellement la SRC a depuis longtemps oublié ses devoirs.!
Camille Beaulieu, journaliste
Coup fumant !
L'éditeur du magazine
La semaine a réussi un très bon coup la semaine passée. C'est vrai qu'avec de l'argent on peut tout se permettre, mais ça c'est une autre histoire...
Marie Plourde, chroniqueuse au Journal de Montréal, a décidé de louer sa "poitrine" pendant une semaine pour une bonne cause, le cancer du sein. Elle a donc mis sa "poitrine à l'encan" pendant quelques jours sur un site internet appartenant à Quebecor et c'est le magazine
La semaine qui a remporté la mise.
Pendant une semaine donc, dans le cadre de ses activités médiatiques, elle portera un chandail avec la pub du magazine
La semaine bien en évidence sur sa poitrine...
Le magazine La Semaine a remporté cette mise aux enchères originale en offrant 29 500$.Ce qui est ironique dans cette histoire c'est que le magazine de Claude J. Charron est en compétition direct avec les autres magazines de Quebecor comme le
Lundi,
7 Jours,
Dernière Heure, etc. Un méchant pied-de-nez. Péladeau ne doit pas la trouver très drôle.
On ne le souligne pas souvent mais comme les dons de charité sont déductibles d'impôt à % 50, ce bon coup marketing de Charron coûtera $29 500 dollars aux contribuables. Si vous ajoutez le don de
La semaine avec celui du
Journal de Montréal qui a égalé la mise, vous arrivez à $59 000 dollars. Et la moitié de cette somme est déductible d'impôt...
Ce monsieur Charron est un génie de la pub. C'est dommage qu'il n'ait que du contenu insipide à proposer !
Guy Vandal
Complètement dément... (2)
Dans le battage médiatique entourant la sortie de prison de Karla Homolka, les médias francophones tentent depuis le début de nous faire avaler que cet "évènement" n'intéresse surtout, que les médias anglophones. Dans cette nouvelle fraichement publiée sur le le site de
Radio-Canada, sous la photo, on nous le radote encore...
Depuis le tout début, la presse anglophone a fait ses choux gras de cette affaire.C'est vraiment de la bouillie pour les chats puisque tous les médias francophones étaient aussi à Ste-Anne des Plaines pour tenter d'obtenir une image en exclusivité(sic). Ils ont fait durer le "plaisir" autant que leurs confrères anglophones même s'ils étaient logiquement moins nombreux. Ils ne sont déja pas beaucoup, ils ne pouvaient pas être nombreux !
Ils ont vraiment participé à fond la caisse, comme leurs CONfrères anglophones et ce dès le jeudi matin précédent la libération de Karla. Une
recherche Google trouve 396 liens parlant de Karla...
uniquement sur le site de
Radio-Canada. Si ce n'est pas faire
ses choux gras de cette affaire, c'est quoi ? La même recherche donne 706 liens dans la
Cyberpresse, 195 sur
Canoë et 66 pour
Le Devoir.
Quand un média supposément sérieux a sur son site internet une section intitulée "
Faut-il avoir peur de Karla Homolka ?", on peut certainement douter. En nous "vendant" Homolka comme potentiellement dangereuse, les journalistes tentent de passer sous silence les bassesses qu'ils commettent au profit d'actionnaires qui n'ont rien à foutre de l'information honnête. Faire le pied de grue pendant 5 jours pour une criminelle qui n'a pour unique qualité immédiate que de bien passer à l'écran, c'est complètement débile. Il n'y a rien qui justifie ça.
Sauf la publicité !
Je pense sincèrement que tous ceux qui ont participé à ce cirque, présentateurs de nouvelles, reporters, chroniqueurs, experts et cie,
devraient avoir honte, et s'excuser auprès de la population. Ce n'était pas de l'information mais un spectacle dégoûtant. En invoquant que la raison pour justifier le délire serait que Homolka est encore "potentiellement" dangereuse, les médias sauraient déja qu'il n'y a aucune chance de réhabilitation dans son cas ?
Comment peuvent-ils en arriver à cette conclusion quand 19 psychologues sur 20
pensent le contraire ? Parce qu'ils ont quelque chose à vendre, tout simplement.
Ce que devient l'information mérite une grande remise en question. Quand le commun des mortels reprend à son compte l'information voulant que les médias anglophones s'intéressent plus à l'affaire que les médias francophones, ça démontre l'efficacité de la propagande.
Les journalistes actuels dénonceraient unanimement la propagande hitlérienne, mais participent à la même chose, dans un contexte différent, en 2005. Il n'est vraiment pas loin le jour où les journalistes auront autant de crédibilité aux yeux de la population que les politiciens.
Les journalistes sont conscients de cette perte de crédibilité, mais une grosse majorité d'entre eux préfèrent la position de l'autruche. Ils oublient que le citoyen n'est pas aussi imbécile qu'ils le croient, malgré les multiples tentatives de le rendre insignifiant !
Guy Vandal
L'avenir de l'information traditionnelle ?
Sur le site
ACRIMED, il y a un texte assez troublant qui est paru cette semaine. C'est un tract que le syndicat des journalistes de l'AFP (SNJ-CGT) a fait parvenir aux auteurs du site. De l'information à fort potentiel publicitaire, on connait ça ici...
Le projet vise à fournir à la PQR (Presse Quotidienne Régionale) des « contenus clef en mains... directement intégrables dans les journaux clients » sous forme de « suppléments thématiques à fort potentiel publicitaire ». « Et cela en partant d’une idée simple, souligne le rapport : c’est le client qui dictera la production de l’Agence »
Par respect pour le site ACRIMED je mettrai pas d'autres extraits mais si l'observation des médias vous intéresse, c'est à lire. Parce que des textes de l'AFP, on en trouve dans le
Journal de Montréal,
La Presse... et
Le Devoir. Les réseaux de télé s'en servent aussi.
L'information veut nous rendre ignorant tout en nous vendant des cochonneries. Ça ne peut pas continuer comme ça !
Guy Vandal
Débat de fond... de poubelle !
Lettre à mes amis journalistes...
Ce matin sur la Journa-Liste, un débat portant sur un texte paru dans
La Presse d'aujourd'hui, m'a un peu dérangé. Vous débattez (toujours les mêmes) sur un sujet qui nous transporte(sic) dans l'univers d'un party réservé aux gens riches et célèbres(double sic)...
Malgré un dispositif de sécurité très serré, La Presse a pu se faufiler incognito à la grande fête organisée à la Tohu par Guy Laliberté à l'occasion du Grand Prix de Montréal. On a donc enfin percé (un peu) l'aura de mystère qui entoure le plus grand party des gens riches et célèbres de Montréal.Mais vous ne dites rien d'un sujet très important qui fait pourtant la première page du même journal...
Premièrement, ce texte qui parle du party de Guy Laliberté est complètement inintéressant. Il relate tout ce que les riches peuvent se payer quand ils organisent un party, c'est tout. Euh... y'a aussi des noms d'autres riches. Je l'ai lu par curiosité et j'ai encore perdu mon temps. Ça arrive souvent quand on observe les médias. Si vous avez une minute et demi à perdre et que vous ne l'avez pas déja lu, vous apprendrez qu'il y avait des tables, des chaises, de la boisson, des spectacles... finalement tout ce qu'on avait
absolument pas besoin de savoir. Ce "brave" journaliste aurait été plus utile à fouiller un peu plus profondément un "fait divers" qui aujourd'hui, fait la UNE de son journal...
C'est là ou je veux en venir. Ce fait divers qui fait la première page de
La Presse de ce lundi, on en parle pas du tout sur la Journa-Liste. Pourtant il est vachement intéressant. Résumé à ma façon habituelle, ça donne à peu près ceci...
Avec des bons avocats tu peux fourrer la population canadienne au complet (incluant les journalistes), avant... et après !!!
Entente secrète entre Martin et Chrétien En effet, une nouvelle attaque de Jean Chrétien en Cour fédérale, facilitée désormais par l'appui écrit du gouvernement, pourrait remettre en question la valeur ou l'utilité même du second et dernier rapport de la Commission, prévu en décembre. Ce scénario, s'il se réalisait, libérerait le premier ministre Paul Martin de sa promesse de tenir des élections générales 30 jours après la publication du rapport final de la Commission.
Il m'arrive d'intervenir sur la Journa-Liste mais là ce matin, c'est franchement trop déprimant. C'est qu'en plus, certains intervenants utilisent le texte insipide cité plus haut pour ressasser l'éternel débat...
Pigiste ou journaliste, qui est quoi ?
Ça fait plus de trois ans que je suis abonné à cette liste et depuis trois ans, les débats finissent par toujours tourné autour du même sujet. Mais
jamais autour du
vrai sujet...
Il n'y a plus d'information de qualité (sauf de trop rare exception) depuis que Quebecor et Power Corporation ont compris que l'information ça pouvait être très payant. Les autres comme Radio-Canada ont compris aussi et les imitent, point à la ligne.Ils sont plus de 700 abonnés sur la Journa-liste. Quand j'interviens pour donner mon opinion sur cet aspect mercantile de l'information, il n'y a à peu près jamais de réponse. La plupart du temps, je m'étouffe avec mon texte. Et pourtant, il est là le problème. Tant qu'on ne voudra pas voir la vrai réalité ou fera semblant de ne pas la voir, on ne travaillera pas sur les solutions.
Tant que les journalistes ne s'uniront pas, leurs conditions de travail continuera de se détériorer à la vitesse grand "V". Et la qualité de l'information, aussi !
Le mot union pour les journalistes, c'est à peu près juste un mot. Il y en a qui sont syndiqués, mais au lieu d'essayer d'améliorer la qualité de l'information et les conditions de travail de leurs confrères non-syndiqués, ils se protègent entre eux... contre les pigistes qui ne sont pas syndiqués. Ils voient ceux-ci comme des voleurs de jobs.
Alors t'as deux gangs. Les vrais journalistes(sic) sont syndiqués tandis que les pigistes sont travailleurs autonomes. Les premiers sont protégés, les autres pas du tout. (1)Les premiers ne font rien pour améliorer la qualité de l'information en général, les derniers ne le peuvent pas car ils perdraient leurs emplois.
Parce que les pigistes doivent eux aussi payer leurs factures, ils sont obligés de prendre ce qu'on veut bien leur donner. Quand j'ai fait une critique du magazine
La semaine ici, je pensais un peu à eux. Ils sont en général sous-payés et obligés de prendre n'importe quel contrat... pour juste survivre. N'importe quoi.
Ce qui fait que ceux qui ne sont pas syndiqués, les pigistes, sont obligés de ravaler en attendant que des "vedettes" comme Mongrain, Bruneau, Derome, Nuovo, Foglia pour ne citer que ceux-là, aient terminé leur show. Malheureusement, ça ne viendra jamais à l'esprit de ces "vedettes" de penser...
O.K., c'est assez les niaiseries, aujourd'hui on va demander à nos patrons la permission de dire les vraies affaires à la population. Et s'ils ne veulent pas on sort. Pour ça, ça prend des leaders, pas des mauviettes.
Pendant ce temps les actionnaires eux se régalent de l'efficacité d'une Karla Homolka ou d'une Nathalie Cloutier... en espérant (presque) secrètement un autre tsunami pour la période tranquille de janvier.
Pourtant ce n'est pas vrai que toute la population veut des potins. Une partie seulement de la population veut des potins. Et pour satisfaire ces gens qui se régalent de potins, tous les médias sans exception sont à leurs services. Comme cette partie de la population est suffisante pour faire vivre grassement tous ces guignols... sans oublier les salaires exhorbitants de leurs dirigeants, il y a là un mélange des genres qui fait que l'information, c'est maintenant un spectacle peu hilarant et très désinformant.
Parce qu' un téléjournal qui déforme l'information, ce n'est pas un téléjournal, c'est au mieux du mauvais cinéma. Et un journal qui ne met que des nouvelles payantes en première page et/ou une manchette de l'AFP pour quatre pages de publicité, ce n'est pas un journal mais un publi-sac. Quand les gens regardent le téléjournal ou achètent le journal, c'est pour être informés... pas le contraire.
Malheureusement, les débats de ce genre ne font jamais long feu sur la Journa-Liste. Pourtant, il va bien falloir que vous vous y mettiez un jour, si vous ne voulez pas vous retrouvez moins crédibles, dans l'opinion publique, que les membres du gouvernement Charest !
Guy Vandal
P.S. La même journée ou ce texte est publié, les médias sont monopolisés (et pas à peu près) sur une autre sujet extrèmement important(sic), le verdict dans l'affaire Michael Jackson. RDI et LCN ont les mêmes images, il n'y a que les "experts" qui diffèrent. Évidemment que dans ce tas (de merde) de nouvelles très "importantes", les magouilles de Chrétien et Martin sont déja oubliés. :-(((
1- Sauf de trop rare exception.
Le canular d'un vendeur de char !
N.B. Cette critique d'un texte paru dans La Presse du mercredi 08 juin 2005 a été commencé le jour même, vers 5 heures de l'après midi. Le sujet; un slip pour femme équipé d'un système GPS... commenté par un journaliste épouvantablement sexiste. Depuis, il s'est avéré que le journaliste commentait un canular, comme on en retrouve des milliers sur le net. Le journaliste s'est fait complètement emberlificoter par une invention bidon, qu'il aurait très probablement aimé posséder, si on se fie à ses commentaires élogieux.
Je ne changerai à peu près rien de l'observation originale, même si je sais maintenant que le journaliste commentait un canular. Le texte que je critique a quand même été publié dans La Presse et comme vous le constaterez, c'est très loin d'un modèle de rigueur journalistique...Fin de l'introduction.
Un courriel reçu de la Journa-Liste a titillé ma curiosité...
Nicolas Ritoux est-il inscrit sur cette liste ? Je discuterais volontiers avec lui de son papier publié dans La Presse d’aujourd’hui. Un magnifique exemple de mélange des genres doublé d’un sexisme ravageur, qui révolte autant qu’il désespère la femme et la journaliste que je suis.
En effet, un semblant de journaliste techno a écrit un texte
d’un sexisme ravageur, qui révolte dans la
La Presse du mercredi 8 juin 2005. J'écrit texte mais publi-reportage serait plus, beaucoup plus appropriée...
Le titre:
Conduire sans alcool tout en surveillant sa femme. (Le lien n'est plus disponible... évidemment.)
Le sous-titre: "
Un sous-vêtement féminin équipé secrètement d'un GPS et un détecteur qui mesure le taux d'alcoolémie sur la peau des mains d'un conducteur: voilà deux inventions qui devraient encore aider les consommateurs à se protéger contre eux-mêmes."
Ça, ce sont les premières lignes. Le journaliste en annoncant son sujet, nous promet que
voilà deux inventions qui devraient encore aider les consommateurs à se protéger contre eux-mêmes. On s'attend donc à quelque chose d'utile. Et un détecteur qui mesure le taux d'alcoolémie sur la peau d'un conducteur, ça pourrait être en effet très utile.
Mais de ce détecteur, le journaliste n'en parlera qu'à la fin de son texte, avec beaucoup moins de mots. C'est qu'il a une pub à faire avant. Et pour qu'une pub soit efficace, ça prend une bonne introduction... "
Messieurs, avez-vous la moindre idée de ce que fait votre femme en ce moment précis? En êtes-vous sûr? En êtes-vous VRAIMENT
sûr?" Ce que le journaliste dit au fond et il insiste, c'est tout simplement...
On ne peut faire confiance aux femmes.
Celle qui a envoyé ce courriel a raison, plus on lit, plus on devient enragé... (les caractères gras sont de moi.)
L'introduction étant faite, la "discours" de vente peut commencer...
Plutôt que de rester dans les affres du doute et de la jalousie qui peuvent miner les meilleurs d'entre nous,
offrez-donc à votre douce moitié le slip Forget Me Not, créé au Japon pour garantir votre tranquillité d'esprit.
Équipé d'un émetteur GPS, il vous indiquera en tout temps où elle se trouve, et affichera sa position sur votre ordinateur ou votre cellulaire. Et si vous choisissez le modèle également équipé de détecteurs de chaleur et de rythme cardiaque,
vous pourrez aussi savoir si elle s'amuse dans les bras d'un autre.
Le journaliste (trop emballé ?) n'a pas vérifié si le GPS faisait une différence entre monter un escalier ou
s'amuser dans les bras d'un autre. D'ailleurs, il n'a rien vérifié. En quoi consiste cette technologie, pour quel marché a-t-elle été créée, y a-t-il réellement une demande (si oui, dans quels pays et quelles franges de la population) ? Il aurait pu faire une entrevue d’un sociologue, psychologue ou autre spécialiste pour commenter la « nouvelle »...
Et non, rien de ça. Le monsieur n'a que des choses très très positives à dire sur ledit gadget... et il faut qu'elles soient dites. Parce que le gadget lui, il le trouve génial...
Et le meilleur de tout,
c'est que cet émetteur issu de la recherche militaire «
s'intègre au tissu si discrètement qu'elle ne se doutera même pas qu'il s'y trouve!»
promet ForgetMeNotPanties.com.
Aucune objectivité dans le texte, que du positif je le répète. Sauf que là, en citant ce passage, il reproduit carrément un des slogans publicitaires de la compagnie. Le journaliste est définitivement enchanté que l'appareil ait été inventé(sic) car après nous avoir parlé du prix du slip, il ajoute ceci...
Le design n'est pas des plus affriolants,
mais voilà un slip qui fera savoir à madame où est sa place!Allez femme, marche... à ta place ! Ce torchon a été publié dans
La Presse, je le répète...
Pour terminer sa publicité, le scribe fait parler les "témoignages"... trouvés sur le site de la compagnie bidon... «
Vos slips m'ont sauvé d'un mauvais mariage»,
écrit un témoin cité sur le site, qui a pu confronter sa femme après avoir vu la chaleur de son corps augmenter alors qu'elle se trouvait dans un motel près de son lieu de travail. Un autre témoin, qui a offert ces slips à sa fille pour mieux dompter ses pulsions adolescentes, suggère à la compagnie d'incorporer une caméra vidéo à la prochain version.Rien de négatif dans les témoignages, bien entendu. On ne trouverait rien de ça chez une compagnie qui veut faire la promotion de son produit. Et comme c'est l'unique source du copiste, on n'aura droit qu'à des "slogans positifs". Comme le "témoignage" de la femme qui se trouvait dans un motel. L'imitation de journaliste fait référence pour la deuxième fois dans son texte, histoire qu'on ait bien compris, à une option que tu peux rajouté audit gadget.
Tant qu'à vendre un produit, aussi bien mettre en évidence toutes les options... et leurs avantages !!!
La
journaliste qui a envoyé ce lien sur la Journa-Liste, fait ce commentaire à la fin de son intervention...
Faudrait-il que je me décide à écrire des conneries pareilles pour séduire la rédaction de ce quotidien ? Franchement !
Je la trouve très (trop) politiquement correcte quand elle parle de conneries. Je pense que c'est plus que des conneries. Je pense que ce papier est une stupide publicité sexiste, basée (après vérification) sur un canular et écrite par un insignifiant. Ce texte publié dans
La Presse, démontre que le combat des femmes pour qu'on cesse de les voir comme des objets à mettrent à leur place, est loin d'être terminé.
Malheureusement, dans la tête de certains hommes (beaucoup trop en fait) et sans aucun doute de ce scribouillard, une femme c'est comme un "char". Il faut qu'elle soit bien propre, bien mise... et bien garée.
C'est probablement la fièvre du Grand-Prix qui l'a inspiré !
Conclusion: On sait maintenant de ce scribe qui sévit à La Presse que, non seulement sa rigueur journalistique laisse vraiment à désirer, mais qu'en plus il est un macho... idiot !
Guy Vandal
LE MONOPOLE RADIOPHONIQUE D’ASTRAL À DRUMMONDVILLE : LES COMMERÇANTS EN PAIERONT-ILS LA NOTE?
Cet éditorial est publié aujourd'hui dans L'Opinion, un journal indépendant de Drummondville...
La station CJDM-FM est passée entre les mains d’Astral Média dans le cadre d’une méga transaction avec un autre géant, Corus Entertainment. Astral est déjà propriétaire de BOOM-FM, ce qui veut dire le début d’un monopole radiophonique dans la région. Tout bon « prof » d’économie vous dirait qu’un monopole n’est jamais très bon : une entreprise a beau jeu au niveau des coûts. Dans ce cas-ci, se sont les commerçants qui risquent de payer la note.
Astral est donc le seul joueur à Drummondville en matière de publicité radio. Comme le rendement est extrêmement important, les commerçants pourraient connaître une hausse des tarifs publicitaires. Si vous vous dites pas de problème, allons à Rock Détente de Sherbrooke, alors là, mauvaise nouvelle, c’est que cette station appartient aussi à Astral.
Y’A-T-IL QUELQU’UN QUI PROTÈGE LES COMMERÇANTS?
Dans l’implantation du monopole d’Astral, les commerçants ont été laissés à eux-mêmes sans qu’aucune organisation de la région n’émette le moindre soupir. La Chambre de commerce et d’industrie Drummond n’est pas intervenue. Pour avoir discuté avec certains administrateurs, ils étaient déconnectés de la situation. Mais le silence de l’organisme s’expliquerait peut-être par la présence, comme administrateur, d’une personnalité du monde médiatique écrit. Cette personne étant à la solde d’un géant de médiatique, qui lui aussi était en situation de monopole avant l’arrivée de L’Opinion.
Dans le même ordre d’idée, la Société de développement commercial centre-ville n’a émis aucun son. Un des administrateurs est le directeur général de CJDM-FM, Pierre Gaudreau. Il était donc impensable pour la SDC de s’opposer à la transaction Astral / Corus. Sans quoi, monsieur Gaudreau aurait été dans une drôle de situation : s’opposer à son employeur actuel et futur…Donc, silence.
Une intervention bien orchestrée et concertée aurait démontré au CRTC que la région n’est pas prête à accepter l’implantation d’un monopole avec ces retombées perverses pour l’économie. Mais le silence démontre au contraire que nous sommes incapables de nous tenir debout face à une « montréalisation » de nos médias. Par le fait même nous sommes prêt à accepter les pires imbécillités que nous préparerons les gestionnaires montréalais. Ha, il y a bien eu une lettre de Corporation de développement communautaire, une lettre de la ville et moi qui a déposé un mémoire et qui a comparu devant le CRTC. Mais le silence de plusieurs organismes est totalement inquiétant. Nathalie Simard disait l’autre soir : « Le silence des victimes donne un pouvoir énorme aux abuseurs ». Notre silence donne donc un pouvoir aux grandes entreprises de presse. Plusieurs ont baissé les bras disant « qu’il n’y a rien à faire, c’est la fatalité, c’est comme ça partout ». Pis encore, « si on parle on se fait fermer des portes ». Sommes-nous au temps de l’Occupation des nazis en France? Si oui, je fais parti de la résistance et j’en suis fier. Alors fermez vos portes, je sors.
Deuxième partie...
LE SORT DE L’INFORMATION RÉGIONALE
La transaction Astral / Corus, c’est de la haute voltige financière et à ce stade on est très loin des intérêts du public. En fait à ce niveau, il y a un décalage important entre les gestionnaires, qui sont devenus des tueurs à gage de l’information, et le public, de plus en plus instruit, qui souhaite une information de qualité. Pour connaître les vrais intérêts du public, il ne faut pas vivre dans une tour montréalaise mais bien sur le terrain à Drummondville. L’unique objectif des actionnaires est de faire monter leurs actions. Ils sont au service des actionnaires et le public est loin de faire partie de leur préoccupation.
Ça donne cette séance de voyeurisme à la Pierre-Karl Péladeau, PDG de Québécor, alors que Nathalie Simard s’est confiée à TVA, (propriété de Québécor) moyennant 100 000 $. Pendant l’émission, de la publicité annonçant une revue (propriété de Québécor) dans laquelle on retrouve l’histoire de Nathalie. De plus, son livre sera publié chez Québécor. Combien a rapportera le 100 000 $ investit? Tout était orchestré d’avance. Ça n’enlève rien au geste et au courage de Nathalie Simard mais ça laisse un goût amer de savoir que les malheurs de Nathalie influenceront la cote de Québécor en bourse. En fait, l’éthique et le bon goût disparaissent. Il n’y a plus de règle du jeu quand on veut faire monter l’action. Les grands groupes de presse s’adonne à de la manipulation génétique pour s’assurer de remporter la course au profit.
C’est là que nous retrouvons ce mélange des genres comme un animateur-journaliste radiophonique qui couvre les conférences de presse et qui nous vend du brocoli en fin de journée. Comme ces représentants commerciaux qui sont assis à la table des journalistes et qui posent des questions.
UN SILENCE DÉSUET
Le silence du CRTC, des gouvernements, des organismes et du public a permis à Power Corporation, TVA, Corus Entertainement, Cogeco, Transcontinental et Astral, de chambouler à leur guise leurs rejetons régionaux. Le silence a donné le pouvoir aux radiodiffuseurs et aux télédiffuseurs de couper dans l’information et dans les heures de diffusion locale. On rationalise et on uniformise partout car tout le monde doit faire la même chose partout. Drummondville a perdu un bulletin de nouvelle à la télévision locale de Cogeco. Personne n’a composé le 1-800-709-3555 pour se plaindre de la disparition de TéléCentre après quatre ans de travail.
Les initiatives locales indépendantes subissent les assauts des empires médiatiques car on ne veut surtout pas de nouveaux joueurs dans l’assiette publicitaire. On veut protéger son marché. Les commerçants se retrouvent pris dans cet étau et sont même souvent menacés s’ils osent manifester un intérêt pour la nouveauté.
Il est devenu évident que le modèle médiatique actuel étouffe la région et crée un climat de cannibalisme entre les médias détenus par des empires et les médias locaux indépendants. Pourtant le public drummondvillois a droit à une information de qualité, diversifiée et indépendante de toute influence commerciale. Mais au pays de la concertation, ce sujet est tabou.
Michel Morin
Complètement dément...
Et le mot n'est pas fort !
Je parle bien entendu de la couverture médiatique Karla Homolka. On voyait venir le coup depuis quelque temps dans les médias de Québecor, mais je ne m'attendais pas à autant de folie.
À RDI hier, on a interrompu le témoignage de Gagliano pour nous montrer une prise de vue de la prison où est incarcéré Karla Homolka. On attendait la fourgonnette qui conduisait la prisonnière dans cette prison... et on l'attend encore ce matin car la fourgonnette ne s'est jamais rendu !
Cette orgie fait la UNE de tous les quotidiens ce matin... et en gros plan, rien de moins !
Journal de Montréal...
Karla a pleuré... un peuLa Presse...
Homolka n'est pas dangereuseLe Devoir...
Le sort d'Homolka demeure incertainC'est véritablement du délire. À
RDI présentement, on nous apprend que Karla n'a pas couché au centre pénitencier de Joliette. Êtes-vous content de savoir ça ? Un texte dans le J. de Mtl explique un peu l'atmosphère à l'extérieur du Palais de juscice de Joliette hier...
Les gens venaient voir ces drôles d’animaux en action, s’interrogeant souvent à haute voix sur la nécessité d’un tel déploiement. Les citoyens n’avaient pas tort : le déploiement médiatique était particulièrement important. À titre d’exemple, CTV avait 27 personnes sur place, incluant le personnel de CFCF. Pas mal quand on sait que l’équipe de CFCF, à New York, lors du onze septembre, était composée de deux personnes.
(...) Pendant ce temps, les journalistes, en mal de déclarations, se demandaient des entrevues les uns aux autres…
Les journalistes consciencieux qui regardent ce cirque doivent être vraiment découragé de leur métier. Il n'y a rien dans l'histoire de cette Karla qui mérite un tel déploiement médiatique. Cette merde qu'on nous impose n'est pas de l'information, c'est du spectacle.
Un spectacle qu'on est obligé de subir si on veut savoir les autres nouvelles du jour. Et ça c'est complètement inacceptable.
Guy Vandal